Une gigantesque passe à poissons signée BCM Constructions Métalliques


En partenariat avec Maïa Sonnier, Maïa Fondations et Léon Grosse, l’entreprise BCM Constructions Métalliques, filiale de SOPREMA Entreprises depuis 2006, a été mandatée pour la conception, la fabrication et l’assemblage sur site de l’ouvrage métallique de la passe à poissons de la centrale hydroélectrique EDF de Rhinau. Un grand projet d’infrastructures, reflet des techniques d’ingénierie piscicole !

Voir la réalisation / Photo : Maïa Sonnier

Inscrit dans le plan France Relance et le plan de relance européen NextGenerationEU pour prolonger la continuité piscicole sur le Rhin, le projet de construction des passes à poissons de Rhinau et Marckolsheim a été officiellement lancé le 8 octobre 2021 par Mme Bérangère ABBA, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la Biodiversité. Concessionnaire de ces aménagements, EDF pilote leur construction, en lien étroit avec les services de l’État et les partenaires du projet. Ces deux passes à poissons, parmi les plus grandes jamais réalisées en France et en Europe, s’ajoutent aux 6 autres déjà construites sur le Rhin par EDF. Les travaux sont menés de front sur les deux sites avec une mise en service prévue en 2025 pour Rhinau et 2026 pour Marckolsheim.

La restauration de la continuité écologique pour les poissons sur les centrales de Rhinau et Marckolsheim sur le Rhin constitue un grand projet d’ingénierie et d’infrastructure.

Mis en service en 1963, l’aménagement de Rhinau se situe dans le département du Bas-Rhin (67). En partenariat avec Maïa Sonnier, Maïa Fondations et Léon Grosse pour les travaux de gros œuvre, l’entreprise BCM a ainsi été mandatée pour réaliser un ouvrage métallique exceptionnel d’une longueur cumulée de 127 mètres. Le tout, en un temps record ! « Le marché de travaux a été signé en décembre 2022 et nous avons terminé le montage des poutres treillis le 12 avril 2023 », indique Dominique Christophe, responsable commercial chez BCM à Erstein.

Conçu pour recevoir des tuyaux en PRV permettant aux poissons de passer d’une rive à l’autre de la centrale électrique de Rhinau, l’ouvrage comprend cinq poutres treillis en forme de U, dont quatre d’une portée de 24 mètres, et le tronçon central d’une portée de 31 mètres. Les caissons mesurent 3,3 mètres de large et 3,3 mètres de haut. Ces éléments sont entièrement soudés. Les poutres de 24 mètres sont composées de 2 éléments de 12 mètres assemblés par platines et boulons HR. La poutre centrale est, elle, composée de 3 tronçons, soit 31 mètres de long. Toutes ont reçu un système de peinture C4 ANV avec garantie de corrosion. Au plus fort de l’activité, la fabrication de cet ouvrage de haute voltige a mobilisé 6 à 8 personnes. « Une fois terminées, et contrôlées, les poutres ont été transportées sur le chantier, puis assemblées sur une remorque extensible avant d’être amenées sur la route de la centrale et posées sur les consoles métalliques que nous avons également réalisées », précise Dominique Christophe.

Parmi les plus grands réalisés en France et en Europe, les ouvrages de Rhinau et Marckolsheim financés par France Relance et NextGénérationEU (80 millions d’euros) permettent aux poissons de franchir les centrales hydroélectriques et de remonter le fleuve franco-allemand pour effectuer leur migration.

Un jeu d’enfant pour BCM ? Forte d’une expérience et d’un savoir-faire de plus de 30 ans en conception-construction de charpentes métalliques, l’entreprise a l’habitude des poutres treillis de grandes portées. « La passe à poissons de la centrale hydroélectrique EDF de Rhinau est un chantier emblématique que nous avons confié à Nicolas Eberhart, notre conducteur de travaux le plus expérimenté. Son rôle a été déterminant dans la réalisation de ce projet ultra planifié et complexe. D’ailleurs, Maïa Sonnier et EDF sont venus à plusieurs reprises à l’atelier pour contrôler la conformité des ouvrages. Nous avons dû travailler avec un grand degré de finition et de contrôle », explique Dominique Christophe.
Au-delà, un investissement et un défi pour la biodiversité afin de permettre aux poissons de franchir les obstacles naturels et artificiels le long du Rhin !

 

1. De l’étude au montage, en passant par la fabrication… Sur la base d’une pré-étude, un projeteur de chez BCM a repris l’ensemble des plans. Cette phase a duré 3 semaines, puis il n’aura pas fallu plus de 2 mois et demi pour fabriquer les 5 poutres treillis. Ici, assemblage et montage à blanc en atelier avant réception du client et soudure finale. Contrôles dimensionnels, contrôles de soudure… En étroite relation avec Nicolas Eberhart, conducteur de travaux, Maïa Sonnier et EDF ont vérifié la conformité de chacune des poutres.

2. Stockage d’un demi-tronçon (3.5 m x 3.5 m x 12 m) sur site en attente de l’assemblage avec son symétrique. Les portées de cet ouvrage métallique d’envergure composé de 5 poutres treillis ont été conditionnées par l’existence de poteaux en béton sur lesquels sont fixées des consoles en porte-à-faux supportant les rails au sol de batardeaux.

3. Alors que la dernière poutre treillis était en cours de fabrication chez BCM, les premiers éléments de la structure sont arrivés sur le site par convoi exceptionnel. Ici, on observe le levage d’un tronçon d’une portée de 24 mètres assemblé avant son chargement sur une remorque extensible. Poids d’un élément : environ 20 tonnes.

 

4. Un à un, les tronçons sont acheminés à proximité de la grue à chenille, puis posés sur les consoles métalliques. Afin de ne pas perturber la circulation routière, le levage a été effectué depuis les rails du portique à batardeau. Planning serré oblige, les 5 poutres treillis ont été livrées et assemblées en seulement 6 jours.

5. La fixation du tronçon sur les platines scellées au niveau des fondations sur la berge. Une organisation millimétrée !