So-Pop : quand le bureau devient hub social


Baptisé So-Pop, l’immeuble parisien de la porte Pouchet réinvente le bureau post-Covid. Ce projet de 32 000 m², conçu pour Covivio, est qualifié de hub social par son concepteur, l’atelier LBBA-Architecture. Il est récompensé par le Grand Prix du SIMI 2022 dans la catégorie « Immeuble neuf de bureaux de plus de 10 000 m² ». SOPREMA Entreprises, agence de Paris Béton a fait partie de l’aventure…

Qu’est-ce qu’un hub social ? « On pourrait le traduire par carrefour social ou encore par point de rencontre, explique Ludovic Lobjoy, architecte fondateur de LBBA-Architecture. So-Pop offre la liberté de travailler où l’on veut, quand on veut, comme on veut, avec qui l’on veut. Et pourquoi pas, ne pas travailler, mixer les activités, les rencontres et les apprentissages ? Le développement du télétravail a ouvert ce champ des possibles. Après la Covid, la question est de savoir ce qui incite à aller dans un immeuble tertiaire, plutôt que rester chez soi. » Venir au bureau doit être un moment de plaisir, une confrontation de son expérience personnelle avec celle des autres. Le bâtiment est là comme une matrice d’accueil, d’énergie et de créativité. Sa forme radicale parcourue de courbes fait penser aux cellules du vivant.

En arrivant par le périphérique parisien, l’automobiliste est interpellé par cette construction qui accompagne son regard comme sur une sculpture sans angle et sans rupture. On n’affiche rien, uniquement des terrasses suspendues. On invite le passant à s’installer pour un moment de vie. « Tout le monde nous a dit : il faut que le bâtiment ait une façade emblématique sur le périphérique. C’est là que ça se passe. Nous avons refusé cette vision. Ce n’est pas un jeu d’enseigne. Il y a des gens qui vont travailler dans cet immeuble. Il doit y avoir une interface avec le quartier. » Et l’architecte de s’interroger : « Qu’est-ce qu’on va apporter à l’espace urbain ? En réfléchissant, nous nous sommes dit que le projet ne devait pas avoir de façade principale. Nous devions trouver une expression unique et cohérente pour l’ensemble. Nous avons arrondi les angles pour prendre le parti de la continuité. Plus exactement, nous ne les avons pas construits pour offrir des éléments d’appropriation du tertiaire par la ville. C’est la signature de l’ouvrage. »

Le projet ne devait pas avoir de façade principale, mais une expression unique et cohérente.

À l’intérieur, le bâtiment démultiplie les ambiances pour permettre à chacun de réinventer chaque jour sa façon de travailler. En tout, près de 3 000 m² sont dédiés aux usages collectifs, afin de générer de l’intelligence commune. Dès l’entrée, le regard vagabonde vers des espaces qui ne semblent jamais finir. Une grande galerie baignée par la lumière naturelle permet d’accéder directement de la rue à la cour végétalisée. Deux escaliers monumentaux face à face conduisent au niveau inférieur, ouvert sur trois patios accessibles, où l’on peut discuter et déjeuner en plein air. Le restaurant, qui se déploie autour de ces oasis, est doté de cocons bardés de bois à l’acoustique feutrée très particulière. Deux escaliers métalliques « à la Chambord », éclairés par la lumière du jour, conduisent vers les niveaux supérieurs. On peut s’y rencontrer sans se croiser, mais s’arrêter pour engager une conversation avec celui qui emprunte l’une ou l’autre circulation. En second plan, les paliers d’ascenseurs proposent une vue sur la ville. Un moment à part. Nous ne sommes plus au bureau.

« So-Pop est divisé en trois grands lots, conçus comme trois villages », indique Ludovic Lobjoy. Ils permettent de s’orienter facilement dans le bâtiment. « Du côté du périphérique, le lot très atypique en forme de trèfle est celui qui séduit le plus grand nombre. Travailler sur des plateaux, ça n’intéresse plus les générations d’Internet », souligne Mélanie Oliveira, cheffe de projet de LBBA. « Le management d’une entreprise change tous les cinq ans. Les lieux doivent répondre à cette évolution de la société. »

So-Pop offre la liberté de travailler où l’on veut, quand on veut, comme on veut, avec qui l’on veut.

La force du bâtiment réside aussi dans les innombrables espaces extérieurs, balcons et terrasses, où s’aérer l’esprit. Dans le « trèfle », le rooftop s’habille d’une terrasse en platelage bois de 685 m², qui, doté d’un magnifique panorama sur Paris, il peut être privatisé pour des évènements et des réceptions. Les entreprises sélectionnées pour intervenir sur le projet ont dû mettre en jeu leur meilleur savoir-faire. C’est le cas de l’agence Paris Béton de SOPREMA Entreprises qui a déployé «  tout l’éventail des techniques possibles en matière d’étanchéité », explique le conducteur de travaux, Amadou Dem : étanchéité autoprotégée, étanchéité pour protection lourde, étanchéité liquide (espaces intérieurs), étanchéité mixte asphalte (rampes de parking, aire de livraison) et étanchéité par membrane PVC, y compris protection par végétalisation (SOPRANATURE® Lande). Dans les patios, au-dessus du parking souterrain, on dénombre 560 m² de toitures-terrasses isolées multi-usages. On en compte également quelque 1 500 m² pour étancher la cour du rez-de-chaussée. Au total, ce sont près de 9 000 m² de toitures-terrasses, accessibles ou non, qui ont été mis en œuvre pour une livraison en juin 2022. Un travail à l’avancement de deux années entières pour les compagnons de SOPREMA Entreprises.

Photos : Hélène Peter & SOPREMA Entreprises