La réussite des travaux d’amélioration énergétique repose sur une approche globale résultant d’une étude poussée relative au bâtiment dans son environnement, à l’isolation de l’enveloppe, aux usages des occupants, et aux choix des systèmes à utiliser en façade comme en couverture. Objectifs : économies d’énergie, confort d’usage et requalification du patrimoine rénové.
Le chantier de la rénovation énergétique est gigantesque. Rien que pour les copropriétés, cela représente huit millions de logements, dont les trois quarts ont été construits alors qu’il n’existait pas de réglementation thermique. Le constat est valable pour la maison individuelle comme pour le parc HLM et les bâtiments des secteurs tertiaires et industriels ou les ERP. Résultat : peu ou pas isolés, beaucoup d’entre eux se révèlent être de véritables passoires thermiques. Une situation source d’inconfort et de dévalorisation du patrimoine, qui entraîne inévitablement des surconsommations d’énergie et une augmentation de la facture énergétique. Pour avancer dans le processus de rénovation énergétique, les pouvoirs publics ont mis en place de nombreuses mesures pour aider l’ensemble de ces acteurs dans leur projet de rénovation. Mais cela ne semble pas suffisant.
Beaucoup d’interrogations persistent pour les maîtres d’ouvrage. Elles sont souvent dues à un manque d’informations sur les aides dont ils pourraient bénéficier, mais aussi sur la faisabilité technique, et parfois liées à des projets peu aboutis : « Si on prend l’exemple de l’étanchéité, bien souvent cela commence par un simple devis pour une fuite, explique Lionel Lehrer, responsable technique à la direction technique de SOPREMA Entreprises. Tous les devis de recherche de fuite ne conduisent pas à l’arrachement de l’intégralité du complexe de la toiture-terrasse, mais on s’aperçoit parfois, après audit technique, qu’il faut tout enlever. Alors nous proposons une étanchéité doublée d’un complexe isolant pour améliorer les performances énergétiques de l’enveloppe du bâtiment ». Une solution qui permettra de répondre à la réglementation thermique dans l’existant. Dans le cadre d’un besoin global de rénovation énergétique, pour Lionel Lehrer, cela n’est pas suffisant : « Le mieux est de travailler une réponse sur le global, toiture et façade. Outre le fait que cela sera plus efficace au plan thermique — notamment dans la gestion des ponts thermiques au niveau des liaisons acrotères et façades —, cela permettra également d’optimiser le phasage des travaux, qui sont pour la plupart réalisés en site occupé ».Lionel Lehrer rejoint en cela tous les spécialistes de ces questions, pour qui l’efficacité des travaux d’amélioration énergétique est conditionnée par une approche globale de la rénovation. L’idéal est de viser le niveau BBC rénovation, soit une consommation maximale de 80 kWh/m²/an en moyenne (variable selon les zones climatiques). Cela implique que les travaux soient parfaitement préparés et compris par les maîtres d’ouvrage, que ce soit sur le plan financier ou technique. La première étape consiste donc — après audit du bâtiment — à bâtir le projet, si possible avec un interlocuteur unique. La seconde, à recourir à des systèmes et des équipements de qualité qui sauront répondre aux exigences légitimes des maîtres d’ouvrage et des occupants : économie, fiabilité et confort. Avec une constante (que les travaux soient réalisés par étapes ou de façon globale) : le traitement de l’enveloppe demeure la première recommandation. L’objectif est d’abord de réduire les besoins par une bonne conception des parois (traitement des ponts thermiques, étanchéité à l’air, gestion des apports solaires, etc.). Ensuite, la réflexion portera sur le choix d’équipements techniques adaptés pour répondre aux nouveaux besoins.
Concernant les techniques utilisées, de nombreuses solutions sont à disposition des concepteurs et des entreprises pour apporter, en plus d’une isolation performante en phase avec la réglementation, davantage de confort. Par exemple avec des options de végétalisation de la toiture, qui renforceront le confort d’été et le confort acoustique à l’intérieur du bâtiment. La végétalisation apportera également un bénéfice sur le plan environnemental : gestion des eaux pluviales, biodiversité, etc. Autre possibilité : profiter de la rénovation énergétique pour installer des panneaux solaires photovoltaïques. L’électricité produite pourra alors être consommée sur place ou injectée dans le réseau. Il est également possible d’installer une étanchéité « rafraichissement de toiture ». La technique consiste à mettre en place des membranes de couleur blanche qui réduiront, en raison d’une meilleure réflexion du rayonnement solaire, les besoins en climatisation à l’intérieur du bâtiment. En façade, c’est par l’extérieur que cela se passe. Avec une considération esthétique forte car les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre profitent souvent de l’occasion pour requalifier le bâtiment au plan architectural : « Sur le plan technique, chez SOPREMA Entreprises cela se traduit la plupart du temps par la mise en place d’une façade ventilée sous bardage, soit ce qu’il y a de mieux pour requalifier la façade », conclut Lionel Lehrer.
« Au départ, explique Romain Levacher, conducteur de travaux agence SOPREMA Entreprises Paris Béton, le projet de rénovation des toitures de la résidence de la Mare-aux-Cures, à Nangis (77), peut sembler classique ». À savoir la rénovation de l’étanchéité des toitures-terrasses avec système d’isolation composé de panneaux de mousse polyuréthane de 185 mm d’épaisseur. De fait, ce chantier d’amélioration énergétique est exceptionnel par son ampleur : « En effet, 15 000 m2 de toiture-terrasse sur 56 bâtiments, avec pose de 4 000 mètres linéaires de garde-corps, 50 trémies béton à agrandir ainsi que 67 lanterneaux BLUETEK à poser et à asservir dans les cages d’escalier, explique Romain Levacher. Pas programmé, le problème de disponibilité des panneaux en PU, survenu entre la signature du marché et sa réalisation. « Pour être dans les temps, nous avons proposé au maître d’ouvrage de remplacer le PU par des panneaux PSE de 185 mm ». Ce qui a demandé, de la part de l’entreprise, réactivité et adaptation. Le souci ? Le PSE, à résistance thermique égale est plus épais que les panneaux de polyuréthane : « Avec cette épaisseur, les acrotères étaient trop petits. Nous avons donc dû les rehausser avec des rehausses métalliques ». Afin que l’isolation soit continue et pour éviter le pont thermique à ce niveau, un bandeau de laine de roche a été mis en place.
Maître d’ouvrage : Logement Francilien – Maître d’œuvre : Cabinet Duval – Photo : SOPREMA Entreprises
Rue de Pouy, Paris 13e : les copropriétaires de ce bâtiment construit en 1969 ont réalisé des travaux importants d’amélioration énergétique. Ces derniers ont obtenu un gain énergétique de 62 % après rénovation. C’est grâce, entre autres, à une isolation par l’extérieur des façades que cette performance a pu être atteinte. « Nous avons mis en place, explique Christophe Pottier, conducteur de travaux GCEB, deux types de systèmes : un procédé sous enduit côté jardin et un bardage rapporté ventilé en pierres naturelles, côté rue, avec 140 mm de laine de roche ». Bardage rapporté ventilé qui reprend les codes esthétiques du bâtiment tout en l’isolant. Pour éviter les ponts thermiques liés aux garde-corps d’origine — que les copropriétaires ont souhaité conserver —, ces derniers ont été coupés, dotés de platine en atelier puis remontés sur une mousse rigide polyuréthane avec deux plaques d’acier intégrées. Ainsi le pont thermique au droit des fixations des garde-corps est supprimé. Le même type d’opération a été réalisé avec les appuis de fenêtres : « Pour couper les ponts thermiques, nous avons posé des appuis en béton préfabriqué avec un isolant intégré ».
Maître d’ouvrage : privé – Maître d’œuvre : AETIC – Photo : Studio VU
Construite il y a une dizaine d’années, la maison médicale de Nancy ne répondait plus aux attentes des utilisateurs en termes de confort. « Le bâtiment RT 2005 avec un mode constructif type plateau de bardage s’est révélé à l’exploitation mal isolé et peu étanche à l’air », explique Alexandre Thomas, chef de secteur rénovation de l’agence SOPREMA Entreprises de Nancy. Il a donc été décidé de démonter la façade pour consolider l’isolation et régler le problème d’étanchéité à l’air : « Nous avons déposé le bardage extérieur sans enlever l’isolation en laine minérale de 110 mm d’épaisseur. On s’est très vite aperçu qu’elle avait été mal posée, nous l’avons repositionnée notamment aux jonctions avec les menuiseries ». L’étanchéité à l’air, elle, est assurée avec une membrane HPV : « Nous l’avons mise en place de la longrine béton jusqu’à l’acrotère. Tous les joints ont été traités avec un adhésif spécifique ». En complément, et avant de remettre le bardage, un feutre en laine minéral d’une épaisseur de 50 mm mis en place sur une ossature secondaire pour calfeutrer et protéger les points singuliers a été posé.
Maître d’ouvrage : Foncia Nancy – Maître d’œuvre : Tecc Nancy – Photo : SOPREMA Entreprises
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