Maintenir les systèmes de sécurité incendie, et bien plus encore


Selon le type et l’usage des bâtiments, le niveau de sécurité contre le risque incendie doit être plus ou moins élevé. Une problématique à appréhender dans le temps, à travers une réflexion globale sur la maintenance et l’exploitation du bâtiment, et les nombreuses dispositions conceptuelles et techniques susceptibles de la renforcer. Dès lors, associer la ventilation naturelle et les besoins en apport de lumière zénithale au système de désenfumage semble pertinent.

En matière de sécurité incendie, mieux vaut éviter l’amateurisme. Les bâtiments doivent répondre à de nombreuses réglementations, que ce soit au moment de leur construction ou plus tard, lors de leur exploitation et de leur maintenance. Et ce, qu’il s’agisse de bâtiments recevant du public (ERP), de bureaux ou de tout autre type de local (entrepôt, usine, etc.). La gestion du risque sera bien sûr réalisée en fonction des activités. Ainsi dans les établissements recevant du public, la priorité sera de sauver les personnes. Ainsi, les différentes techniques de désenfumage consisteront d’abord à évacuer la fumée, cause principale des décès durant les incendies.

L’obligation de résultat est donc de rigueur pour le fonctionnement des systèmes de sécurité incendie (SSI), et elle s’étend sur toute la durée de vie du bâtiment. La maintenance, qui consiste en une surveillance de l’état du matériel assurée par l’exploitation des données de fonctionnement, permettra de déterminer d’éventuelles défaillances, d’analyser l’évolution des installations et de diagnostiquer les besoins en matière d’entretien. Une lourde responsabilité confiée à des entreprises ultra-compétentes et spécialisées, telles que SIA. Cette filiale de SOPREMA Entreprises a développé un réseau national au service de la sécurité incendie : « À partir du moment où nous contractons avec un client, où nous réalisons la maintenance annuelle et signons le registre de sécurité, nous sommes forcément garants. En cas de problème, la responsabilité retombera immanquablement sur nous. Il y a un risque pénal, donc nous ne plaisantons pas avec la sécurité incendie », résume Kevin Bussignies, responsable national de la maintenance SIA.

GESTION DU RISQUE INCENDIE

Il y a du pain sur la planche pour les entreprises de services et de maintenance comme SIA ! Outre la réflexion sur la conception architecturale des bâtiments pour limiter le risque de propagation du feu et faciliter les évacuations, il existe tout un panel de technologies de gestion du risque incendie. Des classiques comme les détecteurs de fumées, les inévitables sprinkleurs, mais aussi les exutoires et trappes de désenfumage qui dirigent, si besoin, les fumées et gaz chauds vers l’extérieur, ou encore les cantonnements mobiles et rideaux pare-flammes. Il s’agit d’avoir une vision globale du bâti. À noter : ces techniques sont complémentaires et remplissent parfois bien plus que leur simple devoir de lutte incendie. C’est typiquement le cas des équipements de désenfumage. Placés en façade ou toiture, ces appareils peuvent prendre la forme de châssis de ventilation, d’exutoires, de lanterneaux, de costières métalliques…

Ces systèmes font partie d’un ensemble pensé comme un tout. En plus de leur mission première, ils sont conçus de manière à répondre à d’autres besoins. Par exemple, des brise-soleil intelligents qui anticipent et s’adaptent aux besoins d’apports de lumière et de chaleur. Ou encore des produits à rupture de pont thermique ou de ventilation nocturne pour le free cooling qui contribuent au rafraîchissement des locaux. Autant d’options qui prennent tout leur sens pour gérer en plus du désenfumage : les apports en lumière naturelle, l’isolation thermique ou encore le confort d’été.
« Ce sont des fonctions qui intéressent de plus en plus les maîtres d’ouvrage, notamment en matière de ventilation et d’apports de lumière naturelle », souligne Kevin Bussignies.

Aujourd’hui, l’enjeu ne porte pas tant sur les bâtiments neufs qui, s’ils sont bien conçus, prennent en compte l’ensemble des problématiques, que sur les opérations de rénovation de bâtiment pour une mise à niveau des systèmes : « Dans l’existant, la loi n’est pas rétroactive, précise Kevin Bussignies. Nous devons nous adapter à celle en vigueur à l’époque de la construction du bâtiment. C’est là que notre expérience de 40 ans paie (voir interview). Nous connaissons les normes, le matériel installé et nous sommes en mesure de répondre pour la remise en état de l’installation. »
Néanmoins, il est de plus en plus souvent nécessaire d’aller plus loin, notamment en raison d’arrêtés préfectoraux qui imposent une remise aux normes de certains bâtiments par rapport à leur utilisation – par exemple, ceux classés pour la protection de l’environnement. Autre raison d’aller plus loin : le cas où le matériel n’existe plus ou est obsolète.

DÉSENFUMER, SÉCURISER, VENTILER ET ÉCLAIRER

C’est alors l’occasion de proposer au maître d’ouvrage une mise en conformité qui lie le remplacement nécessaire des matériels, la gestion du risque incendie et le besoin de renforcer le confort ou la sécurité des intervenants. « Par exemple remplacer, comme cela se faisait beaucoup dans les années 1980, un ouvrant de désenfumage qui se referme par le toit. Ces équipements ne sont pas équipés de système antichute et souvent les toitures ne sont pas sécurisées. Donc autant changer par des exutoires de dernière génération, manœuvrables beaucoup plus simplement. C’est un enjeu capital pour nos salariés afin de limiter les risques de chute. » Il y aussi toute la problématique de l’énergétique. Un exutoire qui a vieilli n’isole pas et n’apporte plus suffisamment de lumière. Car avec les UV, le polycarbonate alvéolaire qui sert de capotage jaunit et la laisse donc moins bien passer. L’eau peut aussi s’infiltrer au fil du temps. Cela entraîne donc des problèmes de sécurité, de lumière, d’étanchéité et aussi de chaleur : « Aujourd’hui, nous utilisons des exutoires avec des remplissages qui nous permettent de diffuser la lumière et de la fragmenter pour la distribuer de façon homogène dans le bâtiment. » Mais ce n’est pas tout : il y a aussi la ventilation. « Tout est lié : le système de désenfumage naturel pourrait très bien s’appeler balayage naturel de l’air pour l’évacuation des fumées. La ventilation repose sur le même principe. Nous retirons l’air vicié par un balayage naturel ». Ainsi les systèmes installés ont une quadruple fonction : désenfumage, ventilation naturelle, apport de lumière et isolation.

 

De fait, SIA est amené de plus en plus souvent à réaliser ce type d’opération de maintenance corrective et prédictive dans l’existant. La société utilise l’ensemble des connaissances et des moyens techniques à disposition : « Quand on remplace par un système récent, cela demande moins de temps en maintenance, donc ce sont autant d’économies pour le client derrière. Mais on peut aller encore plus loin en proposant à nos clients des inspections thermiques de toiture par drone », explique Kevin Bussignies. Une option qui permettra de réaliser une étude pour repérer les éventuelles fuites de chaleur en toiture : « Sur un bâtiment industriel, c’est juste énorme, et les lanterneaux de désenfumage en sont les principaux responsables. » Donc plus les systèmes neufs seront installés, plus le maître d’ouvrage fera des économies par la suite. « Il y a vraiment un intérêt à se poser la question : est-ce que je fais uniquement des travaux de remise en état – ça fonctionnera et je serai en sécurité –, ou est-ce que je vais plus loin, et j’essaye de trouver un système plus intéressant à tout point de vue ? Dans tous les cas, plus le bâtiment aura été entretenu et maintenu aux standards de confort les plus hauts, plus il aura de la valeur sur le marché ».