DS Distribution :
une plateforme multi-matière


Tadamm ! La nouvelle plateforme logistique de DS Distribution vient d’être livrée. Trois entités de SOPREMA Entreprises ont participé à sa construction : GH, SOPREMA Entreprises Rennes et Charpentes FOURNIER. Découverte d’un projet conçu par une valeur montante de l’architecture bretonne, l’agence Tadamm architecture.

Présent depuis plus de 60 ans sur le marché de la grande surface alimentaire (GSA) et de la grande surface spécialisée (GSS), DS distribution a longtemps bâti sa croissance sur la diffusion de vinyles, CD, VHS et DVD. La disparition progressive de ces supports multimédias l’a amené à élargir son activité aux produits techniques, d’hygiène et de beauté. Ce ne sont plus seulement des films, de la musique et autres jeux vidéo que l’entreprise distribue aux grandes surfaces commerciales, mais de la connectique, des consommables informatiques, des accessoires de téléphonie et de gaming, du maquillage et des produits d’hygiène infantile. Cette activité élargie génère un volume de stockage plus important qui a conduit l’entreprise à quitter son entrepôt de Domloup pour s’installer quinze kilomètres plus loin, à Bourgbarré, dans la ZAC Bourgbarré nord. Au lieu de 5 m de hauteur sous plafond, DS distribution dispose désormais de 12 m de hauteur libre sous poutre. La surface construite est à l’avenant : 6 300 m2 de plateforme logistique pour 1 100 m2 de bureaux.

Située au nord de la commune, la ZAC a la particularité d’accueillir uniquement des activités logistiques et industrielles. Des massifs boisés divisent les parcelles, dont les superficies vont de 1 200 m2 à 7,5 ha. Le site est directement connecté à la D173 (axe Rennes-Angers) qui rejoint la rocade sud de Rennes. François Colcombet, fondateur de l’agence Tadamm, explique que « plusieurs contraintes fortes encadraient la conception du projet. » Outre l’obligation d’observer un recul d’au moins 20 m par rapport aux limites parcellaires et de le boiser, il s’agissait de se conformer à la charte colorimétrique imposée : beige ou gris. Considéré comme un entrepôt couvert servant au stockage de plus de 500 tonnes de produits combustibles, le bâtiment est classé ICPE 1510. Cela implique le sprinklage de l’ensemble du volume intérieur, une citerne et deux bâches souples remplies d’eau (servant au sprinklage), un grand bassin d’eaux usées mis à la disposition des pompiers, ainsi que plusieurs bornes incendie. « Toute la structure est pensée pour s’effondrer sur elle-même et non pas vers l’extérieur », ajoute l’architecte.

Logée dans l’angle opposé à l’accès des véhicules, la partie tertiaire du programme est particulièrement soignée. Au rez-de-chaussée, le visiteur découvre un hall en double hauteur, baigné de lumière naturelle, à l’étage duquel une coursive distribue les salles de réunion et la cafétéria. Le plan en U du R+1 permet d’adresser ces espaces collectifs sur une terrasse en platelage bois, agrémentée de tables et de chaises. Deux auvents fabriquent des lieux tampons à l’abri de la pluie, le long des façades en vis-à-vis. « Il ne s’agissait pas de concevoir des bureaux banalisés, mais des espaces de travail et de convivialité adaptés aux usages du maître d’ouvrage, souligne François Colcombet. Étant donné qu’il s’agissait du siège social de DS Distribution, il y avait aussi la volonté de construire une image de marque. »

Dans l’entrepôt, changement d’ambiance et de stratégie : c’est une structure mixte en bois et béton qui a été mise en œuvre avec un objectif d’efficience. À la différence de l’acier, qui aurait nécessité un flocage, les matériaux sont gardés bruts de finition. Ils n’en sont pas moins stables au feu durant une heure. « Calculés pour réduire le recours à la lumière artificielle, les apports de lumière naturelle sont réglés par les baies verticales des façades et les ouvrants de désenfumage de la toiture », précise François Colcombet. Les poteaux sont faits de béton hors site (Rector), encastrés en pied, de manière à limiter les ouvrages de contreventement. Toutes les pièces de charpente en bois ont été préfabriquées dans les ateliers de Charpentes FOURNIER en Vendée, dont les compétences vont des études à la fabrication et jusqu’à la pose de la charpente lamellé-collé. Jonathan Guérineau, chargé d’affaires chez Charpentes FOURNIER, explique que « les poutres lenticulaires à inertie variable ont été réalisées sur des gabarits métalliques, afin d’économiser 10% de matière. » Compte tenu de leur longueur (jusqu’à 29 m), le transport des poutres en lamellé-collé a fait l’objet de convois exceptionnels. « Deux semaines ont suffi pour poser l’ensemble. » Au total, 375 m3 de lamellé-collé ont été mis en œuvre dans le bâtiment, structure des bureaux comprise.

Outre Charpente FOURNIER, GH est l’autre filiale de SOPREMA Entreprises à avoir mis son savoir-faire au service du projet breton. Principal métallier du groupe, GH a basé son atelier à Clisson, en Loire-Atlantique, mais rayonne dans toute la France. C’est l’agence de Rennes qui s’est chargée de poser tous les ouvrages en structure métallique du bâtiment. « 55 tonnes de tubes d’acier ont été déployées en façade de l’entrepôt, entre les poteaux de béton, pour servir de support au bardage », rapporte Damien Manoury, chargé d’affaires. L’entreprise GH a également assuré la mise en œuvre des portes battantes traditionnelles, des coulissants coupe-feu, des auvents, de l’escalier hélicoïdal et de l’escalier droit des bureaux. Préfabriqué sur-mesure à Clisson, ce dernier comporte des limons en acier, des marches et des mains courantes en chêne. Les garde-corps sont faits de montants en acier et de câbles tendus.

Last but not least : l’agence de Rennes de SOPREMA Entreprises était titulaire des lots bardage, couverture et étanchéité. En toiture de l’entrepôt, elle a posé un SOPRALENE® Flam 180 Alu, dont la finition en aluminium satisfait la réglementation incendie et constitue une protection contre le rayonnement solaire. Pas moins de 100 heures de traçage et 160 heures de soudure ont été nécessaires pour positionner, puis souder sur la première membrane d’étanchéité, les 2 400 plots qui supportent les 4 500 m2 de panneaux photovoltaïques.

Du côté des bardages, trois sortes de mise en œuvre ont été déployées. L’entrepôt fut bardé de panneaux sandwich coupe-feu 2h (120 mm d’épaisseur), composés de deux tôles d’acier laquées et d’un isolant en laine de roche. Pour les bureaux, la maîtrise d’œuvre a prescrit des lames en acier laqué Ji Grégale B500 (500 mm de large) à fixations invisibles. La couverture du hall du programme tertiaire, ainsi que le bardage de ses façades, ont été réalisés avec des profils en acier de Styl’inov, dont la couleur et les joints debout imitent le rendu des ouvrages en zinc. « Une équipe de quatre à cinq compagnons a travaillé durant quatre mois pour poser les bardages, explique Jérémy Roussigné, conducteur de travaux de SOPREMA Entreprises. Deux à trois mois supplémentaires ont été nécessaires pour les finitions. »

Photos : Atypix

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