Bassin Joinville : CCS Ouest à la proue des opérations


Après d’importantes études, le département du Calvados a engagé des travaux de réparation, de modernisation et de sécurisation des ouvrages mobiles du bassin Joinville du port départemental de Courseulles-sur-Mer. Cette opération a été confiée, à la rentrée 2021, au groupement d’entreprises CCS Ouest / Hydraucaen / Acerel / Lassarat / VCMF (mandataire CCS Ouest).

Cette vaste opération de réparation, de modernisation et de sécurisation des ouvrages mobiles du bassin Joinville prévoyait la construction d’un seuil rabattable en amont de la porte d’écluse, la restauration du pont tournant, de la porte d’Èbe (et de ses vannes d’aqueducs) et des vannes sud situées sur le pont de Rigaud. Reprise de l’étanchéité, dispositif anticorrosion, remplacement de la signalisation et de la vidéo-surveillance, etc. Les travaux visaient aussi à adapter et moderniser les installations électriques des quatre ouvrages afin de permettre la commande à distance et la supervision depuis un Poste de Commande Centralisé.

« Nous avons d’abord concentré nos efforts sur le pont tournant. D’ailleurs, nous étions déjà intervenus sur cet ouvrage en 2018 pour une réparation d’urgence. Ce sont les pannes à répétition qui ont motivé le département du Calvados à lancer ce chantier de grande envergure », explique Nicolas Brisset, chargé d’affaires chez CCS Ouest. « Nous avons dû faire appel à un gros levageur en raison des 80 tonnes du tablier existant à déplacer. S’il n’a fallu qu’une heure pour soulever le pont et le déposer sur le quai, le sanglage et l’équilibrage ont pris quasiment toute la matinée. Et tout cela sous l’oeil des riverains ! En tout cas, c’était quelque chose à voir », se souvient-il. À partir de là, le groupement d’entreprises a été mobilisé sur le pont et le seuil rabattable pendant environ 4 mois. « L’entreprise Lassarat a pris le relais pour engager la rénovation de l’ouvrage sous une bâche thermoformée avec contrôle d’atmosphère. En parallèle, nous avons procédé à la réfection et au remplacement des équipements mécaniques et hydrauliques. Il y avait beaucoup à faire au niveau du pivot sur le quai. Une vraie cure de jeunesse », complète-t-il.

Mais pour la création du seuil rabattable dont l’étude et la fourniture ont été sous-traitées à SMB Constructions Métalliques, filiale de SOPREMA Entreprises, Nicolas Brisset s’est heurté à une problématique de taille. « Le bajoyer ne pouvait pas reprendre les efforts d’arrachement dus aux marées. La consolidation du quai a entraîné des travaux de génie civil très importants notamment par hydrodémolition et déroctage ».

Dès le mois de janvier, la navigation a été mise sur pause afin de commencer la rénovation de l’écluse. « Le seuil rabattable assurait l’étanchéité du port. Les deux vantaux de 9 tonnes ont été déposés à l’aide d’une grue de 200 tonnes. On asséchait le sas en marée basse pour réaliser les travaux », explique Nicolas Brisset. « En procédant en deux temps, les bateaux de plaisance, les voiliers et les chalutiers ont pu prendre la mer sans contrainte jusqu’en décembre 2021. On devait impérativement rouvrir la passe navigable pour le mois de mai 2022 ».

Le chantier s’est achevé au terme des essais de manoeuvres et d’étanchéité début juin 2022. Pour CCS Ouest, ce fut l’occasion de transmettre ce savoir-faire spécifique à un jeune monteur.

Sous les applaudissements des plaisanciers et des riverains, le pont de 80 tonnes du bassin Joinville a été déposé sur le quai, au moyen d’une grue mobile de 750 tonnes, le 14 septembre 2021. Tout un spectacle !

Cela fait plus de 7 ans que CCS Ouest réalise des ouvrages maritimes sur la Côte du Calvados en Normandie.

 

Les opérations de réparation, sécurisation et modernisation des ouvrages mobiles du bassin Joinville dans le port de Courseulles-sur-Mer se sont déroulées en deux phases. D’abord, il a fallu procéder à la mise hors service des ouvrages, la condamnation et la purge des équipements hydrauliques. Puis, à la consignation des équipements électriques afin de déposer le pont tournant de 80 tonnes avec une grue de 750 tonnes par une entreprise spécialisée, sur des camarteaux en zone travaux ouest.

Les équipes déposent ensuite les équipements et les voies de roulement du pont de 100 mm d’épaisseur (9 tonnes). Les longrines des voies de roulement ont été détruites par hydrodémolition à très haute pression (2 800 bars). Les 4 galets de roulement (Ø 700 mm) ont été modifiés et les axes et roulements (Ø 280 mm) ont été remplacés. L’axe du pivot a été remis en état par l’ajout d’une frette inox (Ø 150 mm).

Le remplacement de la pièce de liaison sous le pont a nécessité l’usinage d’une nouvelle collerette. La bague en bronze a été remplacée par une bague composite (en bleue sur la photo) avec montage à l’azote. Le vérin de manœuvre a lui aussi été remplacé. Pesage du tablier, localisation du centre de gravité, équilibrage, etc. la repose et le réglage des voies de roulement tolèrent plus ou moins 2 millimètres. Les opérations ont été contrôlées par un géomètre. 

La création d’un seuil rabattable de 14 m x 3,5 m (9 tonnes), agissant comme clapet de sécurité pour maintenir à flot le bassin de plaisance en cas de défaillance de l’écluse, a été précédé par des travaux de dévasage, de déroctage et d’excavation de la future fosse. Les quais ne pouvant reprendre les efforts d’arrachement dus aux marées, les équipes ont coulé un précadre ferraillé en béton armé (1 m x 1 m).
Afin de procéder aux travaux de restauration de la porte d’Èbe et de ses vannes d’aqueducs, le sas a été asséché en marée basse via un système de pompes. À marée haute, les petits bateaux pouvaient sortir du port.
Le seuil rabattable a été mis en œuvre avec une grue de 130 tonnes. Il a fallu ensuite procéder à l’ajustement des joints d’étanchéité. Les réglages ont été en partie effectués par des scaphandriers.
Les deux vantaux d’écluse de 9 tonnes ont été déposés au moyen d’une grue de 200 tonnes. Les 4 vérins hydrauliques ont été remplacés ainsi que toutes les bagues, garnitures, bois et joints. Sur la photo, l’heure est aux essais de fonctionnement et de vérifications des étanchéités.